Découvrez l’histoire du Moulin de Souchières !
L’origine du moulin
Tout commence vers 1812, quand Etienne SOUCHIERE est autorisé à établir une martellière (un ouvrage qui permet la distribution des eaux d’irrigation) sur le canal des Gaffins en vue de mettre en œuvre un moulin à farine. Le Moulin de Souchières, nommé d’après le nom de son créateur, sera mis en route en 1814, et a été construit dans la propriété d’Etienne sur la rive droite du canal, sur le territoire d’Entraigues.
L’émergence de la culture de la Garance
A cette époque, la culture de la garance, une plante utilisée pour la fabrication de teinture rouge, est en plein essor. Gagné lui aussi par la frénésie de la garance, Etienne Souchière envisage de doubler son installation technique par un moulin à triturer.
Saviez-vous qu’on utilisait la couleur rouge garance pour teindre, entre autres, les pantalons d’uniforme des soldats français au début de la première guerre mondiale ?
Le 14 Mai 1818 le notaire royal Claude Bourdon (Bourdon… un ancêtre de Philippe peut-être ?) dresse un état des lieux : Souchiere Etienne, propriétaire Entraiguois, a obtenu par concessions (en 1812 et 1814) une coupure sur le canal des Gaffins pour amener les eaux par un canal particulier situé sur sa propriété. Les eaux lui servant soit pour l’irrigation, soit pour la mise en jeu de son moulin à farine. Le Maire d’Entraigues, Dominique Pigeon donne un avis favorable à Etienne pour sa création de son moulin à garance. Ainsi, de 1819 à 1826, Etienne va triturer la garance.
La culture et le traitement de la garance ont été très développés en Vaucluse. En 1839 on comptait 50 moulins à garance en Vaucluse. Mais comme la roue des moulins, la roue de la fortune tourne : la garance, trop chère, est abandonnée au profit d’une colorant de synthèse. Les agriculteurs se lancent alors dans les cultures maraîchères qui ont perduré jusqu’à nos jours. D’ailleurs, lors de votre séjour, ne manquez pas de venir rencontrer nos agriculteurs locaux sur les marchés en Provence !
La papeterie
Pour en revenir à l’histoire du Moulin de Souchières, on constate que dès les années 1870, une reconversion industrielle des moulins s’opère vers la fabrication de papier.
Au Moulin de Souchières on fabrique alors de la pâte à papier pour la papeterie de Saint Albergaty, devenue aujourd’hui le hameau de Saint Albergaty situé au bout de notre route.
Les employés du Moulin sont alors logés ici sur place, à côté du Moulin, dans des petites maisons construites exprès pour eux. Après la guerre de 1939 – 1945, la papeterie est rachetée par la famille Navarre, après quoi la papeterie connaît encore 30 ans d’activité.
Un des anciens ouvriers du Moulin nous a raconté que dans les années 60, les petites maisons à côté du Moulin ont été démolies. C’est avec les pierres de celles-ci qu’a été construit le mur qui sert encore de clôture au jardin devant le Moulin.
En sortant du portail à gauche, on arrive au hameau de Saint-Albergaty. Au bout de la longue ligne droite, on aperçoit d’abord l’ancien monastère de 1350, l’ancienne papeterie et le pont construit par les moines.
Le hameau a été redonné vie par des habitants passionnés, qui aiment à la fois la beauté des lieux et l’extraordinaire architecture, mélange étonnant de styles Renaissance et XIXe siècle. L’ancien monastère, une ferme et l’ancienne usine sont aujourd’hui transformés en belles demeures, seule l’imposante cheminée rappelle encore l’activité passée…
A Fontaine de Vaucluse vous pouvez encore voir un Moulin à papier en activité, c’est une visite très sympathique (et gratuite) où vous pouvez découvrir tout sur le processus de la fabrication artisanale du papier.
La reconversion
Lorsque nous avons emménagé ici en 2001, il n’y avait plus de roue de moulin. Grâce aux traces de l’ancienne roue retrouvées sur les murs du canal, nous avons fait construire une nouvelle roue pour faire revivre l’histoire du Moulin.
Voici quelques photos de son installation en été 2005, oh la la, qu’est-ce qu’on était jeune ! Nos 2 filles Yoline et Lilly ont aujourd’hui 21 et 24 ans, le temps passe… Comme Lilly était déjà très escaladeuse, nous avions vite rajouté une barrière de sécurité afin de sécuriser l’endroit, aussi bien pour elle que pour nos plus jeunes vacanciers.
Le canal a été condamné dans les années 60, avec l’arrêt de l’activité du Moulin. Un de nos projets pour les années à venir est de refaire tourner la roue comme avant, on vous tiendra informé de la suite !
En attendant nous continuons de recevoir des vacanciers du monde entier dans notre Moulin pour une expérience unique, nous espérons vous accueillir bientôt !